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D'autres résistants fusillés à la sentinelle à St-Quentin

23 Juin 2022 , Rédigé par Trocmé

HISTOIRE de RESISTANTS.

 

Les frères Desjardin.

Lucien et Edmond Desjardin étaient à l’origine du détachement de résistance local baptisé «La Corse» du mouvement des Francs tireurs partisans (FTP) de l’Aisne.

Chaque année, la commémoration de l’exécution de 27 résistants au champ de tir de la Sentinelle de Saint-Quentin, le 8 avril 1944, prend un sens particulier pour les communes d’Étreillers et Busigny, toutes deux pourvues d’une rue baptisée aux noms des frères Lucien et Edmond Desjardin.
De souche étreilloise, où la famille tenait un café jusqu’au milieu des années 1920 dans la rue de la Fausse porte (aujourd’hui rue Louis-Flamant), la famille Desjardin s’est installée par la suite à Busigny, bien que certains membres de la famille soient restés dans le village jusqu’à un passé très récent.

Lucien Desjardin, né en 1920, et son frère Edmond, en 1922, n’ont quitté le secteur que lors de l’exode de 1940. N’acceptant pas l’occupation et le joug allemand, les frères Desjardin ont été à l’origine de l’organisation du détachement de résistance local baptisé La Corse du mouvement des Francs tireurs partisans (FTP) de l’Aisne.

Lucien Desjardin a pris la tête d’un groupe comprenant en majorité des agents SNCF.

Après avoir peaufiné son organisation, le groupe a agi dès l’été 1943. Sabotages de voies ferrées, d’installations ferroviaires et de locomotives, les résistants locaux ont multiplié les actions avec également à leur actif le transport d’armes et la réception de parachutage.

Très mobiles et efficaces, les résistants locaux ont mené des actions dans le nord de l’Aisne et le sud du Nord, notamment à Busigny, Bohain, Hirson, Fresnoy et Caudry.

Pendant huit mois, les frères Desjardin et leur réseau ont mené la vie dure aux Allemands.

Suite aux nombreuses arrestations de membres du réseau Musician Tell du commandant Guy Bieler dans le secteur de Saint-Quentin, et probablement grâce à des aveux obtenus sous la torture, la Gestapo monte une opération à Busigny le 4 février 1944.

Les frères Desjardin sont arrêtés avec Edmond Degond. Le lendemain, c’est au tour de Pierre Galiègue d’être emmené. C’en est fini du réseau du groupe FTP, il est démantelé. Malgré des interrogatoires musclés menés par les nazis, les frères Desjardin ne parleront jamais.

Après un simulacre de procès, le 6 avril 1944, Lucien et Edmond ont été condamnés à mort avec 25 autres prisonniers.

Deux heures avant de mourir pour la France à la Sentinelle, route de Cambrai, les frères Desjardin, âgés respectivement de 23 et 21 ans, ont chacun écrit une lettre posthume à leur mère chérie, leur père étant décédé.

Lettre d’adieu de Lucien Desjardin écrite de la prison de Saint-Quentin, le 8 avril 1944.

« Chère mère, c’est donc la dernière fois que je t’écris. Tu peux voir par mon écriture que je ne tremble pas ! Je n’ai pas peur de la mort, car je suis chrétien et je saurai mourir en bon chrétien ! Dans deux heures, nous serons exécutés et je n’aurai pas eu le plaisir de te revoir et de t’embrasser. Mes dernières pensées seront pour toi, qui vas tant pleurer par notre faute ! Mais je veux que tu vives pour prier pour nous ! Avec l’argent qui se trouve dans mon porte-monnaie, tu feras dire une messe pour papa et pour nous. Je crois que Pâques, c’est dimanche. Donc, demain, nous allons arriver au ciel pour retrouver papa pour un beau jour de fête. Je crois que nous allons voir un aumônier allemand avant de partir. Sois forte et courageuse. Embrasse nos parents pour nous et Yvette et nos amis de Busigny. Si tu peux, fais revenir nos corps avec papa. Pense que si nous avions été soldats, nous serions peut-être morts depuis longtemps. Je suis content d’avoir un chapelet. Il va m’aider à mourir et il m’accompagnera dans la tombe. Je ne regrette pas trop la vie, mais seulement de te faire souffrir. Donc adieu maman et bons baisers. »

Lettre d’adieu d’Edmond Desjardin écrite de la prison de Saint-Quentin, le 8 avril 1944.

« Chère mère, je viens par ces quelques mots te dire au revoir. Nous avons été prévenus tout à l’heure et nous avons communié et nous sommes confessés. Chère mère, ne te désole pas trop ! C’est que cela devait arriver ! C’était la destinée et nous n’y pouvons rien. Prends bien soin de toi ! Vis ta vie, toi qui n’as jamais pensé à toi ! Et vis bien, car tu sais, il faut mourir le plus tard possible, tu le mérites ! Ta vie n’a jamais été que tendresse et je t’en remercie ! Bien tendrement. Nous allons voir tout à l’heure notre père, Lucien et moi. Et nous t’y attendrons en te protégeant du mieux que nous pourrons. Et que ta vie soit douce et sans souci maintenant ! »

Muteau Virgile.

Muteau Virgile, né le 17 août 1921 à Écly, ouvrier domicilié à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne). Membre du groupe « Liberté » qui se structura en août 1943 à Neufchâtel, il participa à de nombreux sabotages tant sur voies ferrées que sur les écluses du canal latéral à l’Aisne. Il fut arrêté avec 23 de ses camarades le 24 février 1944 à l’aube, après que les Allemands eurent encerclés le bourg.

Les membres du groupe « Liberté » furent jugés par un tribunal militaire allemand siégeant à Saint-Quentin (Aisne) les 6 et 7 avril 1944.

Virgile Muteau fut condamné à mort et fusillé au champ de tir de La Sentinelle à Saint-Quentin avec 26 autres patriotes le 8 avril 1944.

 

 

 

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