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Ancienne maison Pelletier, tissage de coton

14 Février 2018 , Rédigé par Trocmé

Ancienne maison Pelletier, tissage de coton.

En 1817, Henri Pelletier, industriel et architecte, importe de Silésie la technique de tissage de linge de table damassé, qu'il développe dans un atelier, sur ce site, face à l'actuelle place du Général Foy. Dès 1818 il produit un service de table en coton, aux armes du Duc d'Angoulême. Il poursuit la production de linges damassés en coton et en lin qu'il présente aux expositions industrielles de 1819, 1823 et 1827, où il obtient les plus hautes récompenses. Il est alors considéré comme l'industriel ayant "naturalisé" la production de linge de table damassé en France. Parallèlement, il sous-loue une partie de ses ateliers au début des années 1820 à Victor Joly qui y installe le tout premier tissage mécanique de Saint-Quentin, mû par une machine à vapeur. Ce tissage stoppe vers 1825, et le matériel est vendu en 1827.

A la fin des années 1850, l'étroitesse du marché et la concurrence obligent Pelletier à stopper sa production. Probablement vers 1865, date à laquelle la reconstruction d'ateliers est attestée, le site est reconverti en usine d'apprêt des étoffes, spécialisée dans le grillage des tissus de coton. Elle est exploitée successivement par M. Dehanse, puis M. Favereaux. En 1892, Emile Lenain, grilleur de tissus depuis 1880 environ, rachète le fonds de commerce de M. Favereaux, puis acquiert progressivement les ateliers. Ils sont restaurés ou reconstruits après un incendie en 1899, agrandis en 1906. En 1909, les bâtiments de la place du Général Foy et ceux bordant le début des rues du Général Foy et de la Tour Sainte-Catherine sont reconstruits par l'entrepreneur Thomas Kotland, sur les plans de l'architecte Fernand Israël : ils donnent accès aux ateliers, et sont réservés au logement locatif. En 1913, Emile Lenain s'associe à son gendre, André Tabary. Lors de la Première Guerre mondiale, la partie en fond de parcelle, où se trouvent les ateliers, est durement touchée par les destructions, probablement en raison sa proximité immédiate avec la filature Léon Frères. En 1922, l'usine d'apprêt reprend les opérations de grillage subordonnées à la reprise de production de gaz de ville. Mais rien n'atteste une activité industrielle au milieu des années 1920.

En 1930, un petit atelier de confection (étudié) est implantée sur le site par les établissements Huyart, puis entre 1946 et 1949 une entreprise de salaisons, qui modifie les ateliers. Ils sont aujourd'hui désaffectés.

Le tissage mécanique installé dans les ateliers Pelletier au début des années 1820 est doté de 25 métiers mécaniques et d'une machine à vapeur. En 1914, les ateliers d'apprêt sont dotés de deux "grilleuses" du constructeur Descat Leleux, actionnées par deux moteurs à gaz de ville de 4 ch. des constructeurs Otto et Brasseur Frères, ainsi que deux moteurs électriques de même puissance du constructeur saint-Quentinois Gibert.

A la veille de la Première Guerre mondiale, l'usine d'apprêt emploie 8 personnes.

Les ateliers (non visités), implantés en fond de parcelle, sont couverts d'un toit à longs pans à lanterneau et d'un toit en pavillon. Les logements qui bordent la parcelle trapézoïdale se composent d'un bâtiment en U, prolongé à chaque extrémité par un corps de bâtiment accolé. Ils sont dotés d'un sous-sol, d'un étage carré et d'un étage de comble. Ils sont couverts de toits à longs pans, brisés ou non, en ardoise. Le bâtiment en U donne accès à la cour par une vaste porte cochère, encadrée de pilastres en pierre de taille, orientée sur la place, et constituant l'axe de symétrie de la composition. Cette travée centrale, traitée en ressaut, est constituée à l'étage de deux baies jumelées couvertes en plein cintre, surmontées d'un élément ornemental de céramique (grès-cérame ?), l'ensemble s'inscrivant dans un arc en pierre de taille. Sous la corniche de cette travée sont disposées deux consoles en pierre de taille, portant les monogrammes E et L d'Emile Lenain. Au niveau des combles, cette travée est formée d'une importante lucarne en façade, en pavillon, coiffée d'un pignon avec rampants en pierre de taille, pinacle et amortissements. Cette travée est construite en pierre de taille et briques jaunes à joints rouges. Les travées latérales sont construites en briques rouges, et jaunes pour les encadrements de baie. Les baies du rez-de-chaussée sont couvertes d'arcs en anse de panier, celles de l'étage d'arcs segmentaires en briques vernissées, surmontés de larmiers en accolade. Les allèges de l'étage sont ornées de plaques de pierre ou pierre reconstituée (motifs végétaux et animaliers). La corniche est constituée d'une frise d'arceaux en pierre de taille et briques vernissées. Les lucarnes, légèrement en encorbellement, sont constituées de lourds devants alternant briques et pierres de taille. Le corps de bâtiment prolongeant le corps principal en U, rue du Général Foy, reprend sensiblement le même registre décoratif, toutefois moins dense : une seule allège ornée de panneaux de céramique, des briques vernissées moins nombreuses dans les arcs des linteaux, disparition de la frise d'arceaux de la corniche au profit de moulurations en pierre de taille et de briques disposées en dents d'engrenage.... Rue de la Tour-Sainte-Catherine, sur le bâtiment que l'ont peut supposer avoir été le logement patronal, la céramique vernissée disparaît complètement, remplacée par le jeu de briques rouges et jaunes. La pierre de taille se fait plus discrète dans les encadrements de baie. Le toit à longs pans est percé de simples lucarnes. L'avant-toit est porté par des consoles de bois, qui font écho à la frise d'arceaux de la corniche voisine. Toutes les toitures sont en ardoise. La façade place du Général Foy porte l'inscription, sur une plaque de céramique glaçurée, "Fernand Israël - THOMAS KOTLAND entrepreneur -1908". 

Photo de la plaque avec le nom de l'architecte et celui de l'entrepreneur, messieurs Israël Fernand et Kotland Thomas.

Tête n°1

Tête n°2.

Tête n°3.

Tête n°4.

Tête n°5.

Tête n° 6.

Tête n°7.

Quelques plans de cette ancienne maison.

 

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