Histoire médiévale Saint-Quentin

Le roi de France Philippe le Bel devait mettre à une rude épreuve les ressources en hommes et en argent de Saint-Quentin. Le 21 juin de l'an 1295, ce roi mandait au bailli de Vermandois d'enjoindre aux miliciens de la commune de Saint-Quentin de se tenir prêts à partir pour la défense du royaume, à sa première réquisition. Le moment était critique, en effet : le roi d'Angleterre, Edouard Ier, « remuait toute l'Europe pour susciter des ennemis à Philippe le Bel, et organiser contre lui une ligue semblable à celle qui avait assailli Philippe Auguste à Bouvines. » La guerre de Flandre, en 1297, motiva un nouvel appel de la milice communale saint-quentinoise qui, suivant un ordre royal du deux septembre, devait se trouver à Courtrai dans la seconde quinzaine de ce mois. Après la désastreuse bataille qui se livra près de cette dernière ville le 11 juillet 1302, le roi prépara à Arras, dès le commencement de l'automne, la reprise des hostilités. La présence des bourgeois de Saint-Quentin à cette nouvelle armée de Flandre est révélée par des pièces d'archives qui font connaître, en outre, que des rixes survenues au camp entre les hommes de la ville de Saint-Quentin et ceux de Beauquesne, avaient amené la mort de plusieurs d'entre eux et avait motivé une enquête qui paraît avoir abouti à une réconciliation entre les habitants des deux localités. Enfin, dans une charte, les magistrats de la commune de Saint-Quentin remontrent au roi que quatre fois Saint-Quentin avait envoyé à l'armée de Flandre « grand planté de gens d'armes à cheval et de sergans à piet », sans compter les deux cents fantassins qu'elle entretint durant quatre mois pendant la campagne de Mons-en-Puelle.