Un raccourci sur le rôle du bailli du Vermandois au moyen-âge

Au 13e et 14e siècle, le bailli du Vermandois tenait de temps à autre ses assises à Saint-Quentin et y rendait la justice avec l'aide d'assesseurs qu'on appelait alors les hommes du roi. On nommait ainsi les hommes qui tenaient des fiefs mouvant du comté de Vermandois et de la châtellenie de Saint-Quentin, et qui, d'après le droit féodal, devaient aide et assistance à leur seigneur lorsqu'il siégeait à son tribunal. Ces détenteurs de fiefs, anciens conseillers des comtes de Vermandois, devinrent naturellement ceux du bailli, quand notre province fut réunie à la couronne de France. Outre les assises présidées par le bailli, il y avait encore à Saint-Quentin la cour du roi que dirigeait le prévôt. Les assesseurs de ce dernier étaient ces mêmes hommes du roi qui siégeaient aussi, mais probablement en plus grand nombre, aux assises du bailli. L'appel des jugements du tribunal du prévôt était porté devant le tribunal du bailli. Les prévôts royaux jouèrent dans notre ville un rôle considérable au moyen-âge. Tandis que le bailli, étranger par la nature et l'importance même de ses fonctions aux luttes et aux compétitions intérieures des villes, traitait généralement ses administrés avec justice et bienveillance, le prévôt, au contraire, soutenait un combat continuel contre les magistrats de la commune.